
Dans cet article, j'aimerai vous parler de notre expérience du travail à Brisbane.
En effet, nous sommes arrivés à Brisbane le 1er septembre 2018 avec notre Permis Vacances Travail (PVT ou en anglais WHV c'est-à-dire Working Holiday Visa). Pour la petite histoire, nous avons activé le notre début août quand nous sommes passés par la Gold Coast pour aller aux Samoa. Nous l'avons découvert que plus tard évidemment donc nous avions déjà perdu un mois.
Quel était le plan en arrivant? Pour être honnête, nous en avions pas vraiment. Nous sommes restés 2 semaines sur Brisbane dans un Air Bnb avant de décider de tenter les fermes...
Bundaberg et les fermes

Pendant une bonne semaine, nous avons activement recherché une ferme via les réseaux sociaux et en appelant à droite à gauche. Nous en avons trouvé une à Bundaberg via Facebook. Il s'agissait d'un working hostel (je ne citerai pas de nom dans cet article mais si jamais ça vous intéresse, contactez-moi) dont les avis étaient plus que positifs. Et soi-disant, c'était un endroit très propre et les photos qui étaient sur leur page Facebook le prouvaient...
Nous prenons donc le bus direction Bundaberg (6h de trajet il me semble). Le propriétaire du Working Hostel vient nous chercher à la gare et nous amène directement dans son hostel. Nous nous retrouvons dans une chambre de 8 personnes et nous nous rendons vite compte que niveau propreté et hygiène... c'est loin d'être le cas. Alors, je sens que certains vont me dire qu'il ne faut pas s'attendre en allant à la ferme à un hôtel de luxe (et je le sais merci). Mais le fait que sur leur page Facebook ils vantent un endroit propre et au final, ce n'est pas du tout le cas, nous n'avons pas du tout apprécié.
Nous échangeons ensuite avec Mr M. dans son bureau (le propriétaire ce sera plus simple de l'appeler ainsi). Celui-ci nous promet de commencer en ferme dès le lendemain et c'est bien le cas, car nous nous rendons à 5 heures du matin à une ferme de cherry tomatoes. Le deal est le suivant : un bucket vaut 5,30$ (soit 3,35€ le seau).
Nous entamons notre journée... et nous ne sommes pas les seuls. Il devait y avoir facilement une centaine de personnes dans ce champ immense de petites tomates cerises. On nous attribue un numéro et comme nous sommes nouveaux, on nous met dans des allées spécifiques. On nous brief rapidement et on ne cesse de nous répéter : "ne ramassez pas les oranges ou vertes, ne prenez pas les feuilles avec, ni les tomates accrochées sur une branche morte, bla bla bla"... La journée va être longue de 6 heures à midi avec un soleil qui tape déjà bien sur la tête.
Nous ramassons minutieusement nos tomates... Et on se rend compte que remplir un seau ne va pas prendre que 15 minutes si on veut être rentable dans l'heure et sur la journée. Surtout avec leurs exigences de tomates belles et magnifiques. Nous restons (bêtes et) disciplinés et faisons attention de ramasser que de belles tomates. Premier seau rempli au bout de... 2 heures peut-être je ne me souviens pas. Super 5$ pour 2 heures de boulot. L O L ! De plus, on nous changeait d'allée sans arrêt ce qui nous faisait perdre du temps.
Comme je vous disais nous étions nombreux dans ces champs de tomates cerises. Et certains groupes étaient accompagnés par un chef qui leur disait "Vous êtes là pour gagner de l'argent alors on se bouge les fesses, dépêchez-vous". MY GOD. Ces groupes-là d'ailleurs couraient entre les allées, couraient dès qu'ils voyaient des seaux vides de disponible et venaient même sur votre allée pour vous prendre vos tomates cerises. Des fous !
Au bout de 6 heures de dur labeur pour ma part j'ai rempli 4 seaux je crois et Romain 5. Donc concrètement 20 dollars pour moi et 25 dollars pour lui en 6 heures de travail. Mr M. c'est cela que vous appelez vous faire de l'argent facilement ??? Le montant que nous avons touché pour la journée de travail équivaut à une heure de boulot en ville. Nous sommes loin des soi-disant montants exorbitants que l'on peut se faire en ferme en Australie.
Alors encore une fois, je passe pour celle qui râle, je suis d'accord. Je reconnais aussi que c'était notre premier jour, que nous n'avions pas toutes les techniques pour être efficace. Mais franchement, travailler dans ces conditions-là pour gagner une misère... Ce n'est pas pour moi. Là encore, nous sommes tombés sur un très mauvais plan de ferme où vous êtes payés au rendement et non à l'heure (ce qui est beaucoup mieux). De plus, la propriétaire du champ était juste affreuse, aucune considération ni gentillesse. Et quand l'heure de partir arriva, elle nous a simplement dit "Tout le monde dégage". Sympa !
De ce fait, à 140 dollars la semaine dans un working hostel sale et un salaire de 20 dollars par jour qui couvre à peine le loyer, nous préférons ne pas nous éterniser. Le soir même nous annonçons à Mr M. que son plan ferme est une arnaque et que nous sommes venus ici pour nous faire de l'argent et non pour être exploités.
Le lendemain, nous prenons un ticket de train retour à Brisbane. Sans regret. Nous nous rendons compte avec Romain que les fermes ne sont pas quelque chose de fait pour nous. Même si cela pouvait être intéressant pour avoir ses 88 jours de ferme et éventuellement étendre notre visa, ces conditions de vie ne sont pas pour nous. Nous préférons retrouver un petit confort en ville même si nous savons que le chemin va être long pour trouver une situation stable...
Le retour à Brisbane
Pour 1 semaine et demie, nous avons pris un Air Bnb le temps d'envisager notre "avenir" en Australie. Nous décidons que le mieux serait de trouver un appartement pour quelques mois afin de pouvoir trouver un job plus facilement et avoir une certaine stabilité. Nous trouvons un appartement au bout d'une semaine. Le seul (gros) inconvénient : la durée du bail : 6 mois obligatoire pas en dessous. Si on veut rompre le bail on paye quand même ou alors il faut trouver des remplaçants. Plus facile à dire qu'à faire. Bref. Là n'est pas le sujet, nous prenons quand même l'appartement.
Célia : Housekeeper dans un hôtel
Nos recherches de boulot commencent. Et pour moi, cela va plutôt très vite. Début octobre, je trouve un emploi dans un grand (et très haut) hôtel de Brisbane (là non plus je ne donnerai pas de nom, vous comprendrez pourquoi après). J'étais contente car c'est le genre de job que je comptais trouver en étant en Australie puisque j'avais déjà bossé dans plusieurs hôtels en France pendant l'été. J'étais donc Room Attendant c'est-à-dire femme de chambre (et c'est là où on se rend compte que cette appellation en français est quand même très sexiste... Mais bon...).
Je commence mon boulot, cela ne sera pas facile car il ne s'agit pas de simple chambre mais d'appartement allant d'appartement une chambre à trois chambres pour certains. Une semaine de formation plus tard, je commence réellement en ayant mes chambres à réaliser dans la journée... en un certain nombre de temps. Je vous explique...
Pour un appartement une chambre, nous avons 40 minutes pour le faire à blanc (c'est-à-dire quand les personnes ne restent pas la nuit suivante). S'il s'agit d'une recouche, nous avons 14 minutes et s'il s'agit d'une recouche mais que l'on doit nettoyer l'appartement comme au premier jour, nous avons 35 minutes. Vous commencez à voir venir le truc ? Alors quand vous avez un appartement qui est plus ou moins propre après le passage des gens... pourquoi pas. Mais quand ils ont laissé tout n'importe comment et surtout avec une cuisine utilisée... Ces temps sont juste impossible à tenir.
Donc en gros, on vous donne pour 3 ou 4 heures de travail par jour. Et au final, vous y passez le double. Sauf que l'on vous paye que le nombre d'heures que l'on vous a donné. Une fois le temps passé, vous travaillez donc gratuitement. J'étais payé 20 dollars de l'heure en semaine, 28$ le samedi et 32$ le dimanche.
Je subis ce travail de plus en plus, je tiens jusqu'à fin décembre avant de décider de démissionner. Ce qui me fait le plus halluciné est que certains subissent ces conditions mais ne s'en plaignent pas car leur situation dans le pays est délicate et qu'il n'est pas évident pour eux de trouver un autre job plus reconnaissant. C'est AHURISSANT ! bref, encore une grosse arnaque et une compagnie qui exploite encore les gens !
Si j'ai un conseil à vous donner, renseignez-vous bien sur les conditions de travail et de paye avant d'accepter un travail dans un hôtel (ou n'importe quel autre boulot d'ailleurs).
Romain : serveur dans un restaurant
Romain trouve un travail un peu plus tard (mi-octobre je crois) dans un restaurant. Il y est serveur et son emploi du temps varie entre 15 et 20h. Pour un début ce n'est pas trop mal. Il est payé 20 dollars de l'heure en semaine et un peu plus en weekend.
Comme c'était un restaurant style fast food, la pression y était forte et la chef pas très sympathique et encourageante. Celle-ci a dit à Romain que tant qu'il ne serait pas "meilleur" il n'aurait pas davantage d'heures. La blague. 1 mois après, il décide de démissionner, surtout qu'en travaillant aussi peu d'heures, à la semaine, il ne gagnait vraiment pas grand-chose.
Célia : Cleaning, baby-sitting & french classes
En même temps que je travaillais pour l'hôtel, je travaillais certains jours pour des personnes. Je faisais principalement du cleaning (ménage) mais également je donnais à l'une d'elles des cours de français et un autre couple pour qui je faisais du baby-sitting certains weekends. Travailler pour ces 3 personnes m'a permis de compléter mes revenus qui n'étaient pas mirobolants à l'hôtel mais aussi d'avoir des références et de trouver d'autres personnes pour qui travailler. Et ainsi, j'ai démissionné de l'hôtel et j'ai pu me faire mon propre emploi du temps à la semaine rien qu'en travaillant pour des particuliers.
A présent, je fais donc du cleaning mais aussi je donne toujours des cours de français pour une adulte et deux enfants australiens et quelques heures de baby-sitting. Et grâce à ça, j'ai pu enfin avoir un salaire confortable à la semaine. Et puis, pouvoir gérer soi-même son emploi du temps, il n'y a rien de mieux.
J'ai également découvert en janvier une association Les Petits Princes, qui donnent des cours de français les samedis matins de 9h30 à 11h30 dans une école de la ville (Hendra State School). J'ai été engagé pour le premier trimestre (ici le premier trimestre est de février à avril) comme remplaçante pour pallier les absences éventuelles des enseignantes en place. J'ai eu la chance de faire plusieurs remplacements et cela a été très enrichissant pour moi professionnellement. Même si je suis enseignante, enseigner le Français est nouveau pour moi et j'ai pu en profiter pour me former un peu à ce sujet. J'ai eu toutes les catégories d'âges que ce soit les 2-3 ans ou les 7-8 ans. Je regrette de ne pas avoir connu cette association plus tôt.
Romain : travail en boulangerie
Après la mauvaise expérience au restaurant style fast-food pour Romain, cela a été très difficile pour lui de retrouver quelque chose rapidement. Mais finalement toute cette attente en valait la peine. En effet, mi-décembre, il a trouvé un job de vendeur dans une boulangerie française à Brisbane. Enfin, un endroit où vous êtes payés à votre juste valeur et où vos compétences sont reconnues. Il y travaille toujours à ce jour.
Il a dû faire une formation de barista et apprendre à faire les différents cafés car ici, le café est une religion (et j'exagère à peine^^). Donc, là aussi, Romain a pu s'enrichir professionnellement et financièrement, cela a été plus qu'intéressant pour lui.
Bilan
Après des mois de galère, nous avons quand même fini par trouver une situation stable et nous sommes contents de finir notre aventure de la sorte. Donc pour les futurs PVTistes ne perdaient pas espoir. Ce n'est pas facile de trouver un emploi comme on peut souvent l'entendre mais il ne faut pas baisser les bras.
Comments